C’est le retour de la « prime Macron ». Cette aide, instaurée par le chef de l’Etat pour calmer la grogne des Gilets jaunes en 2019, est reconduite en 2021. Le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé, lundi 15 mars, à l’issue de la conférence sur le dialogue social, que toutes les entreprises pourront verser à leurs collaborateurs une prime défiscalisée et exonérée de cotisations sociales.
Qui seront les bénéficiaires ?
La prime s’adresse à « tous les salariés », a annoncé le Premier ministre. Mais son « niveau de ciblage » sera à négocier avec les partenaires sociaux, l’idée étant de la « centrer sur les bas salaires », a précisé ensuite le ministère du Travail. En 2019 et en 2020, la « prime Macron » avait été versée aux actifs gagnant moins de trois fois le Smic.
Quel sera son montant à verser?
La prime pourra atteindre un montant maximum de 1 000 € dans tous les secteurs d’activité. Toutefois, « il sera possible d’en augmenter le montant jusque 2 000 € pour les entreprises et les branches qui auront soit conclu un accord d’intéressement d’ici la fin de l’année, soit ouvert une négociation sur la valorisation des métiers dits de deuxième ligne », qui devront être les « bénéficiaires privilégiés » de cette prime, a précisé le chef du gouvernement.
Les métiers de « deuxième ligne » désignent, d’après le gouvernement, les salariés qui ont poursuivi leur activité professionnelle pendant et entre les confinements et qui ont été particulièrement exposés à la pandémie, à l’image des caissières, des agents d’entretien, des employés du BTP et des transports, des aides à domicile.
En 2020, 5 millions de Français ont touché la « prime Macron » contre plus de 4,8 millions en 2019. Les salariés avaient reçu, en moyenne, 458 €.
Qui décide de la verser ?
La décision du versement de cette prime optionnelle revient à l’employeur. Le Medef et la confédération des petites et moyennes entreprises ont alerté le gouvernement sur le fait que beaucoup d’entreprises, fragilisées par la crise sanitaire, ne seront pas en mesure de la verser à leurs collaborateurs.
Les aides à l’embauche des alternants également prolongées
Le gouvernement a également annoncé que les aides versées par l’Etat aux entreprises pour l’embauche d’un alternant (de 5 000 à 8 000 € en fonction de l’âge) seraient maintenues jusqu’à la fin de l’année 2021.
Par ailleurs, Les allocations versées par les employeurs à leurs salariés au titre du télétravail en 2020 seront exonérées d’impôts sur le revenu.
Il n’y aura pas d’impôts sur les allocations versées en 2020 par les employeurs à leurs collaborateurs au titre du télétravail. C’est ce qu’a annoncé Bercy dans un communiqué ce mardi 2 mars : « La lutte contre la propagation de la Covid-19 s’est traduite par un accroissement massif du recours au télétravail à domicile, conduisant un grand nombre de salariés à engager, pour la première fois, des frais professionnels rendus nécessaires par cette organisation inédite du travail. »
Prise en charge des frais réels et des allocations forfaitaires
Cette mesure s’applique aux frais réels et aux allocations forfaitaires mais, dans ce dernier cas, elle est limitée à 2,50€ par jour, soit 550€ par an.
Compte tenu de cette exonération, le montant du revenu imposable pré-rempli sur la déclaration d’impôts pour 2020 « ne devrait pas, en principe, inclure de telles allocations », précise le ministère de l’Economie.
Pas d’exonération pour les frais de déplacement et de restauration
En revanche, les frais « courants généralement nécessités par l’exercice de la profession », comme « les frais de déplacement entre le domicile et le lieu de travail et les frais de restauration », ne sont pas concernés par cette décision gouvernementale.
L’accord national interprofessionnel (ANI), conclu par les partenaires sociaux en novembre 2020, rappelle que l’entreprise est tenue « de prendre en charge les dépenses qui sont engagées par le salarié pour les besoins de son activité professionnelle, après validation par l’employeur » mais ce texte n’a aucun caractère contraignant.
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